GONCOURT 2018: Nicolas Matthieu récompensé

Publié le par P.P

GONCOURT 2018: Nicolas Matthieu récompensé

Nicolas Mathieu a été récompensé du prix Goncourt 2018 mercredi 7 novembre pour son roman et Actes Sud remporte ainsi le prix pour la deuxième fois consécutive.

Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, publié en août dernier chez Actes Sud, a reçu le prix Goncourt ce mercredi 7 novembre 2018. Il a été préféré à Frère d’âme de David Diop (Seuil), Maîtres et esclaves de Paul Greveillac (Gallimard) et L’hiver du mécontentement de Thomas B. Reverdy (Flammarion).

Né en 1978 à Epinal, Nicolas Mathieu l'a emporté au 4e tour par 6 voix contre 4 pour Paul Greveillac.

 

En Résumé:

Août 1992. Une vallée perdue quelque part dans l’Est, des hauts-fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, pour tuer l’ennui, il décide de voler un canoë et d’aller voir ce qui se passe de l’autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence.
Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d’une vallée, d’une époque, de l’adolescence, le récit politique d’une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt. Quatre étés, quatre moments, de Smells Like Teen Spirit à la Coupe du monde 98, pour raconter des vies à toute vitesse dans cette France de l’entre-deux, des villes moyennes et des zones pavillonnaires, de la cambrousse et des ZAC bétonnées. La France du Picon et de Johnny Hallyday, des fêtes foraines et d’Intervilles, des hommes usés au travail et des amoureuses fanées à vingt ans. Un pays loin des comptoirs de la mondialisation, pris entre la nostalgie et le déclin, la décence et la rage.

 

EXTRAIT DU LIVRE EN PDF

https://www.actes-sud.fr/sites/default/files/9782330108717_extrait.pdf

 

« AU DÉPART, ON POURRAIT TENTER CETTE HYPOTHÈSE : un roman, ça s’écrit toujours à la croisée des blessures. Ici, j’en verrais trois, disons les miennes.
D’abord, l’adolescence. J’ai été cet enfant qui finit, qui rêve de sortir avec la plus belle fille du bahut, et veut sa part du gâteau. Et puis la plus belle fille ne veut rien savoir, le monde reste insaisissable, le temps passe et c’est encore le pire. Il y aura des étés, des flirts, les poils qui poussent, la voix qui mue. Ce sera le plus beau de la vie, et le plus cruel aussi. Dans une histoire, j’essaierai de mettre des mots là-dessus, la cicatrice à partir de quoi tout commence.
L’autre plaie, ce serait celle du social et des distances. Quand j’étais petit, on m’a raconté un mensonge, que le monde s’offrait à moi tel quel, équitable, transparent, quand on veut on peut. Mais un jour, peut-être grâce aux livres, le voile s’est déchiré et j’ai commencé à comprendre. Cette leçon des écarts, des legs et des signes distinctifs, cette vérité des places et des hiérarchies, ce sera mon carburant.
Enfin, il y a ce départ. Je suis né dans un monde que j’ai voulu fuir à tout prix. Le monde des fêtes foraines et du Picon, de Johnny Hallyday et des pavillons, le monde des gagne-petit, des hommes crevés au turbin et des amoureuses fanées à vingt-cinq ans. Ce monde, je n’en serai plus jamais vraiment, j’ai réussi mon coup. Et pourtant, je ne peux parler que de lui. Alors j’ai écrit ce roman, parce que je suis cet orphelin volontaire. »

N.M

 

A entendre, une émission diffusée sur FRANCE CULTURE ,Par les temps qui courent, par Marie Richeux

(du lundi au vendredi de 21h00 à 22h00)

59 min
Nicolas Mathieu : «Avant, j'écrivais pour devenir quelqu'un»

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