Peau d'Homme, Hubert et Zanzim, BD

Hubert et Zanzim, Peau d'Homme    

Le conte est bon

Plongés en pleine Renaissance transalpine et en cœur de ville nous découvrons une marraine
magicienne détentrice d'un coffre évidement secret de rien de moins que d'une… peau
d'homme, brrrrr.
Sa jeune nièce, confuse sinon furieuse de devoir se marier les jours prochains par convenance
avec un inconnu endosse la magique défroque afin d'approcher, de ressentir puis de
comprendre ce qu'est un homme et spécialement celui qui lui est promis. Craquant petit mec il/
elle s'aventure dans la faune glauque et franchement homo qui fait manifestement
l'ordinaire du promis. C'est du brutal.
Forte, enfin presque, de cette découverte elle s'efforcer de découvrir son identité, d'affronter
les interdits ancestraux, dont les religieux, liés à la condition féminine et de se tailler sa place
dans une société benoîtement phallocrate. Vaste programme pour ce conte philosophique voire
initiatique moins captivant que troublant qui met avec justesse en lumière l'ambiguïté du désir
sexué et des attirances amoureuses. Tant de choses sont (bien) dites, tant d’aberrations
religieuses toujours perdurantes y sont justement dénoncées et bien des tabous toujours à jour
tremblotent. Reste une fin de récit convenue, digne du théâtre de digestion, dommage car la
veine est originale, la mise en images souvent innovante et parfois splendide par la sincérité
qui en émane.
Pierre B.

B.O. :   

Boby Lapointe, Ecouter "Marcelle" ici